Après le ralentissement de la croissance enregistrée durant
l’exercice fiscal 2011-2012, un regain d’activité économique a été
observé au cours de l’année fiscale 2013 en dépit des craintes
suscitées en milieu d’exercice par les atermoiements électoraux et
l’imminence des intempéries qui mettraient à mal les récoltes et les
infrastructures déjà précaires .
En effet, selon les estimations
préliminaires, le produit intérieur brut (PIB), en volume, s’est accru
de 4,3% en 2013 contre 2,9% en 2012, atteignant ainsi le niveau de 15
milliards, en gourdes constantes, et de 365 milliards en gourdes
courantes. Ce sont, entre autres, les informations essentielles qui
transpirent des « Comptes économiques en 2013 », une publication de
l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI), l’entité
chargée légalement de calculer et de diffuser les statistiques du
secteur réel de l’économie, notamment le PIB et l’inflation.
Cette
performance constatée au niveau des activités économiques en 2013
se situe entre le taux de croissance de 6,5% projeté par les autorités
en début d’exercice et la révision de 3,4% effectuée au milieu de
l’année. Comparée à l’exercice précédent, l’économie haïtienne a
bénéficié en 2013 des effets distributifs d’un ensemble de facteurs à la
fois exogènes et endogènes tels que : environnement économique
international favorable, quasi-stabilité des cours mondiaux, meilleures
conditions climatiques, amélioration du cadre des affaires et
renforcement de la stabilisation macroéconomique.
Au niveau
sectoriel, presque toutes les branches d’activité ont contribué à la
hausse du PIB, informent les Comptes économiques 2013 de l’IHSI. Parmi
les performances les plus prononcées, on peut noter celle de la branche
agriculture qui a tiré la croissance du PIB en affichant une
augmentation, en termes réels, de 4,6% de sa valeur ajoutée, contre une
chute de 1,3% l’année dernière.
Vient ensuite la branche
bâtiments et travaux publics (BTP) qui, sous l’impulsion des grands
travaux d’infrastructure, de la reconstruction des édifices publics et
de certaines initiatives du secteur privé, a pu accroître sa valeur
ajoutée, en volume, à plus de 9%. "Le commerce, restaurant et hôtels ",
n’est pas en reste avec un accroissement, à prix constants, de près de
5% de sa valeur ajoutée. Dans l’ensemble, les autres branches
d’activité, ayant une participation moins importante à la formation du
PIB, ont aussi affiché des tendances haussières en 2013.
Du point
de vue de la demande interne, la consommation finale qui avait chuté en
2012 (-5%) a connu en 2013 une hausse, en volume, de 2.8%. Elle a su
profiter, entre autres, de l’augmentation des envois de fonds des
travailleurs de la diaspora ainsi que des transferts en nature et en
espèce du gouvernement aux ménages. Boosté par les dépenses publiques et
un environnement des affaires relativement stable, l’investissement,
l’autre composante de la demande interne, a progressé en 2013 à plus de
6%, en termes réels.
En ce qui concerne la demande externe, les
exportations haïtiennes, qui étaient relativement en difficulté en 2012,
ont enregistré cette année une hausse, à prix constants, de 5%. A
l’origine de cette performance se trouve particulièrement
l’augmentation, à prix courants, de 14% de la valeur ajoutée de
l'exportation des industries d'assemblage.
Par ailleurs, des
progrès ont été aussi constatés au niveau du contrôle de l’inflation qui
a été contenue, à la fin de l’année fiscale 2013, à 4.5% en glissement
annuel, contre 6.5% en septembre 2012. Ce résultat a été obtenu suite
aux effets combinés de l’augmentation de l’offre des produits locaux,
d’une certaine stabilité des cours mondiaux, notamment le pétrole et les
grains de base, et des efforts de contrôle du taux de change de la
gourde par rapport au dollar américain.
En termes de
perspectives, si l’on tient compte des grands projets sectoriels
annoncés, que ce soit dans le domaine agricole, dans les infrastructures
ou dans l’industrie touristique, toutes choses étant égales d'ailleurs,
on devrait s’attendre en 2014 à une performance de l’économie
supérieure, sinon pareille à celle de 2013.
Toutefois, il ne
faut pas non plus perdre de vue que 2014 sera probablement une année
électorale avec tout ce que cela comporte en termes d’incertitude et
d’attentisme de la part des agents économiques. Ainsi, l’atteinte de
l'objectif de croissance de 4.5%, fixé par les autorités pour l'année
fiscale 2014, passera, entre autres, par la poursuite de l’amélioration
de l'environnement des affaires, la consolidation de la stabilité
macroéconomique, le dynamisme des agents économiques, l’esprit de
discernement et le dépassement de soi de tous les acteurs politiques,
conclut l’IHSI.
Source: Le Nouvelliste
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