Plusieurs centaines de personnes ont manifesté vendredi à
Iles-à-Vache. Ces habitants de l’ile entendaient protester contre le
projet du gouvernement de déplacer certaines habitations en vue de la
construction de nouvelles infrastructures sur l’île en chantier. Une
protestation qui n’a pas sa place, selon la ministre du Tourisme,
Stéphanie Villedrouin, qui affirme qu’aucune expropriation n’a été
encore faite sur l’île.
Les manifestants ont gagné les rues tôt dans la matinée de
vendredi. Ils étaient plusieurs centaines à faire le tour de l’île qui
devrait connaître bientôt de grandes transformations. Ces protestataires
entendaient dénoncer le projet du gouvernement de déplacer certaines
habitations dans le cadre de la construction de nouvelles
infrastructures publiques et touristiques sur l’île.Les manifestants ont
sillonné les différentes sections communales de l’Iles-à -Vache pour
montrer leur désaccord avec le projet du gouvernement.
« Nous
acceptons le projet s’il peut se tenir sans le déplacement de la
population, dans le cas contraire, le gouvernement peut garder son
projet », a déclaré Julnor Delva, l’un des leaders de ce mouvement de
protestation. Selon cet originaire de l’île, l’ensemble des
infrastructures qui seront construites sur l’île menace l’existence de
certaines plantations et l’environnement. Il s’est montré très inquiet
quant à l’avenir des habitants et celui des propriétaires terriens de
l’Ile-à-Vache.
Pour l’ASEC Monclair Dieuseul, les membres de la
population se sentiraient inquiets face aux grands projets de
construction qui pourraient entraîner leur expulsion sur des habitations
dont ils détenaient la propriété. « C’est le régime des Duvalier qui a
accordé ces propriété à ces personnes qui les exploitent depuis
plusieurs génération », a indiqué Monclair Dieuseul qui ajoute que « des
familles ont déjà perdu plusieurs carreaux de terre dans le cadre de la
construction d’un aéroport sur l’ile ».
La ministre du Tourisme,
Stéphanie B. Villedrouin, très impliquée dans la mise en œuvre du
projet de développement de la destination touristique Ile-à-Vache,
affirme tout le contraire. « Il n’existe aucune relocalisation, ni
d’expropriation », a déclaré la ministre. Elle a indiqué que « l’Office
national du cadastre est seulement en train de recueillir les
informations concernant les différentes propriétés, surtout celles qui
donnent sur la mer, des endroits que le gouvernement entend valoriser ».
Les familles qui détiennent des maisons sur les parcelles
retenues pour les nouvelles constructions, le gouvernement tâchera de
les doter de nouvelles maisons. « Ces nouvelles maisons seront
construites dans des endroits précis, désignés par le gouvernement »,
a-t-elle indiqué. Une démarche qui vise aussi à permettre à la
population de bénéficier des programmes sociaux du gouvernement, qui
seront centralisés dans des localités précises, a expliqué la ministre
contactée par le journal.
En effet, dans le cadre de la
revalorisation de cette destination touristique, de nouvelles chaînes
d’hôtels, de sites touristiques, et des infrastructures publiques seront
bientôt construits sur l’île. Le projet ambitieux présenté par
l’actuelle équipe gouvernementale devrait apporter de grands changements
dans la configuration actuelle de l’île.
Les propriétés bâties
et non bâties sont très concernées par la démarche du gouvernement. Ce
qui visiblement suscite la crainte de certains habitants très attachés à
leur propriété. Certains exigent plus de dialogue entre eux et le
gouvernement dans la mise en œuvre de ce projet.
La ministre
Stéphanie Villedrouin s’est déclarée ouverte à rencontrer la population
en vue d’apporter plus d’information sur la réalisation du projet. « Un
projet qui aidera non seulement à mettre l’Ile-à-Vache sur la carte
touristique mondiale, mais qui aidera au progrès économique des
habitants de cette commune », a-t-elle-indiqué. Elle lance un appel au
calme aux membres de la population qu’elle encourage à contribuer à la
concrétisation du projet « qui doit faire la fierté de tous les
Haïtiens».
Louis Joseph Olivier
Source: Le Nouvelliste
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